Blanc diffusant de l'insecticide sur les Noirs participant à un sit-in, Atlanta, 1960. |
En
1960, un mouvement d'étudiants noirs se livre à des occupations de
locaux, des sit-in,
notamment ceux des
lunch counters.
Ceux-ci consistent à s'installer à des comptoirs
de restauration réservés aux blancs afin de réclamer d'être servi
et donc d’aller à l'encontre des lois ségrégationnistes.
Rappelons que noirs et blancs sont séparés dans les lieux publics,
et, par conséquent, ne mangent pas aux mêmes endroits. Les
autorités blanches répliquent avec des expulsions
de leurs établissements
des étudiants participant aux sit-in mais aussi par des
vagues d'arrestations,
un processus semblable à celui observé lors du mouvement de
Montgomery. Martin Luther King fait partie de ces centaines de
manifestants arrêtés mais il est libéré au bout de quelques jours
grâce aux pressions de la communauté noire. Le révérend est
ensuite à nouveau emprisonné, cette fois pour avoir utilisé un
permis de conduire valable en Alabama à Atlanta, dans l'Etat de
Caroline du Nord. Il est libéré grâce à l'intervention
du sénateur Kennedy
qui est de plus en plus en faveur du Mouvement des droits civiques et
qui est candidat démocrate à la Maison Blanche.
Un bus des Freedom Riders incendié. Au premier plan, un Blanc blessé à la tête, Bettmann/Corbis, 1961. |
Autre
moyen d'action : les freedom
rides
ou voyages de la liberté qui consistent à emprunter,
dès 1961, des bus inter-Etats avec un nombre exact de noirs et de
blancs
dans un esprit qui se veut fraternel et allant contre la ségrégation.
Ce mouvement n'a pas profité de la participation de Martin Luther
King bien que le militant ait reçu les
freedom riders
à Atlanta. L'objectif est de tester un arrêt de la Cour Suprême,
Boynton
v. Virginia,
qui abolit la ségrégation dans les transports. Le premier bus relie
Washington DC à La Nouvelle-Orléans, partant ainsi d'un Etat du
Nord à la ségrégation plus souple jusqu'à un Etat Sudiste, la
Louisiane, où la ségrégation est bien plus sévère. Mais
l'initiative est extrêmement mal reçue et les bus sont violemment
attaqués. Ses occupants sont battus
à l'aide de battes de base-ball, de chaînes de bicyclette et de
tuyaux en fer.
Les voyageurs blancs sont les plus battus en acte de représailles
par leur propre communauté qui considère leur acte comme une
trahison. L'un
des bus est incendié, les assaillants espérant ainsi brûler vifs
les freedom
riders.
Les membres du Ku
Ku Klux Klan
(organisation suprématiste blanche) font partie des assaillants. Les
blessés
sont chassés des hôpitaux
par peur de nouveaux mouvements de violences. Robert Kennedy, frère
du président John Kennedy et procureur général des Etats-Unis,
envoie la garde
nationale
afin d'escorter les
freedom rides et
presse les autorités locales d'abolir
la ségrégation dans les transports
en vertu de l'arrêt de la Cour Suprême qui n'est pas respecté. Les
militants profitent du développement de la télévision
dans les foyers américains pour révéler la violence
et la véhémence des ségrégationnistes
à un niveau national
et international.
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